YANN DUMOGET, retour au pays.

ap-0765.jpg- IDEM : Yann Dumoget, vous n’êtes pas un inconnu dans le paysage pictural régional.
- YD : Effectivement, l’exposition au Carré Ste-Anne de mes « 366 toiles pour l’an 2000 » remonte à dix ans déjà. Une aventure enrichissante (humainement s’entend) qui m’a fait connaître du grand public et fait passer aux yeux de certains pour un dangereux psychopathe obsessionnel. A l’époque, j’étais possédé par une envie irrépressible de multiplier les toiles, d’essayer tout et n’importe quoi. Une année de laboratoire dont le but avoué (que certains ont pris au premier degré) était d’entrer dans le livre des records…


- IDEM : Chose faite ?
- YD : Oui, mais rassurez-vous, je sais que la qualité prévaut sur la quantité, quoique ce genre de performance soit justement une bonne manière de se poser la question. Depuis, je n’ai cessé d’enchaîner les projets ici et là, les rencontres aussi.


- IDEM : Il faut dire que votre pratique est pour le moins participative.
- YD : Oui, elle consiste, en deux mots, à faire intervenir les gens sur mes peintures à l’aide de feutres. En gros, ce qui m’intéresse dans mon travail, ce sont les autres ! Pour se faire, j’organise des événements où chacun peut mettre la « main à la toile ». Cela se passe le plus souvent dans l’espace public, chez les particuliers, dans les entreprises. Bref, là où j’ai l’impression d’être dans la « vraie vie », loin du milieu parfois trop bienveillant des galeries d’art contemporain.


- IDEM : Cette démarche vous pousse parfois très loin…
- YD : Oui, je reviens de deux ans de tour du monde pour un projet que j’avais intitulé « le chant des pistes » en hommage à Chatwin. Une aventure extraordinaire, vous l’imaginez. Vivre en nomade, se laisser porter par le hasard des rencontres, être obligé de changer de repères, de perspectives, se remettre en question tous les matins jusqu’à devenir un autre soi-même : Je pense avoir touché là le cœur même de mes recherches artistiques.


- IDEM : Et selon l’adage « nul n’est prophète en son pays », il semblerait que cet éloignement vous ait été profitable.
- YD : En effet, ce périple m’a permis de faire la rencontre d’un grand critique d’art qui m’a proposé de présenter le résultat lors d’une future exposition dans un des lieux les plus en vue de la capitale : L’espace Vuitton, sur les Champs Elysées. Je ne pouvais pas rêver mieux pour mon retour « au pays ».


- IDEM : On dirait que votre carrière prend un tournant décisif, félicitations ! Nous ne pouvons que trop conseiller aux lecteurs d’IDEM qui ne vous connaîtraient pas d’aller vous découvrir sur http://www.dumoget.com
- YD : Sans vouloir paraître mercantile, il se pourrait même que ce soit le moment d’acheter…


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