AUREL, dessinateur de presse pluriel(le)

 Nous avons rencontré, Aurel, dessinateur de presse montpelliérain, entre deux séances de dédicaces
à O'Tour de la bulle, festival de BD organisé pour promouvoir le site d'Odysséeum. Il signe son dernier livre, une bande-dessinée réalisée avec Renaud Dély (rédacteur en chef de la matinale de France Inter), intitulée « Sarkozy et ses femmes ». Pigiste, il collabore notamment pour Le Monde, Marianne, CQFD, Politis, Jazz Magazine/Jazzman ou L'Hérault, le magazine du Conseil Général.

Pourquoi avez-vous choisi ce format de bande-dessinée ?
Nous voulions nous départir physiquement de la BD franco-belge (48 pages, NDLR). Surtout, nous voulions donner du poids à notre enquête et ainsi montrer que c'était une somme de recherches, que c'était sérieux. En plus, on avait plein de choses à raconter, d'où les 128 pages dont 94 planches et le reste de textes.
Nous envisageons d'autres enquêtes sur le même principe, pas forcément avec Renaud Dély. Ça se rapproche du travail de « La droite ! » (paru chez 12Bis cette année, autour du système Pasqua, NDLR)

Comment s'est déroulée la réalisation de la BD ?
C'est l'éditeur qui est venu nous chercher. Ils voulaient un dessinateur de presse pour le projet, ayant un style suffisamment efficace et qui leur plaise graphiquement bien sûr. Renaud Dély a écrit les textes au départ puis durant 8 mois, j'ai dessiné avec beaucoup d’échanges entre nous deux. Chacun se permettait des remarques sur le travail de l'autre. J'étais assez libre, je n'avais pas un synopsis précis comme c'est parfois le cas en Bd classique. J'ai veillé à ne pas paraître trop gentil avec untel et trop méchant avec une autre personne.

Que lis-tu comme Bande-dessinées ?
Je lis des classiques incontournables comme Tardi (auteur anarchiste, Le Cri du peuple, Putain de guerre, NDLR) par exemple. Je suis aussi admirateur des dessins de Manu Larcenet (Le Retour à la terre, Le Combat ordinaire) ou Rosinski (Le grand pouvoir du Chninkel, Thorgal). Ce qui me fait rentrer dans la BD, c'est le dessin sauf si on me la conseille.

Que penses-tu du festival ?
C'est pas vraiment le quartier que je préfère à Montpellier. D'ailleurs je ne viens à Odysséum que pour le festival. Par contre, il y a du monde et le public est familial, ce qui est une bonne chose. Sur le fait que l'objectif du festival soit de faire la promo d'Odysséum, je m'en fiche de ce qu'ils mettent derrière, si on se pose trop de questions, on ne fait jamais rien.

Sarkozy et ses femmes, paru en septembre 2010 chez Drugstore / Glénat

Benoît Guerrée